Incivilités, insultes au volant : la route est encore longue !

  • Publié le 02/10/2024

Ils sont 77 % (1) à le reconnaître : les Français s’insultent de plus en plus. Et c’est évidemment sur la route que ces violences verbales s’intensifient. Décryptage.

Au volant, on se détend !

Peut-être faut-il rappeler que se déplacer, et ce, quel que soit le moyen de transport utilisé, est perçu pour la grande majorité des usagers comme une liberté individuelle et fondamentale. De ce fait, la présence de l'autre peut facilement venir contrarier la quiétude d'un déplacement.

Et si 67 % des Français déclarent prononcer des insultes principalement sur la route, c'est aussi que le risque et la peur de l'accident sont autant de vecteurs de pulsions agressives. Queues de poisson, véhicule trop proche, absence de clignotants : que celui qui n'a jamais subi le stress d'un acte inadapté lève la main !

Et sans surprise, ce sont bien les automobilistes qui s'énervent le plus : contre les vélos en premier lieu (64 %), les autres voitures (57 %), les deux-roues (54 %) et les trottinettes (43 %)(2).

En voiture, décidément, le code de bonne conduite ne tient pas franchement la route.

Le palmarès des insultes

Ne passons pas par quatre chemins, nous sommes bien loin, ici, des courtoisies littéraires et autres joutes d'éloquence. Par définition, une insulte, c'est court, c'est offensant, "ça sort tout seul, sans conscience de soi-même. (...) Il faut un exutoire. Il faut que l'énergie pulsionnelle se libère", rappelle Gérald Garutti, directeur du Centre des arts de la parole.

Dans ce contexte, quelles sont alors les insultes préférées des Français ?

  • Les classiques "connard/connasse" et "con/conne" arrivent en tête du palmarès, prononcés respectivement par 48 % et 43 % de la population.
  • S'en suit le non moins célèbre "abruti", utilisé par 31 % des Français, surtout par les plus de 50 ans.

On retrouve ensuite l'insulte “enculé” qui prend la troisième place du classement, suivie des bien connus “bouffon”, “fils de pute”, “bâtard” et “tocard”, surtout utilisés par les moins de 35 ans (3).

Rappelons que même si elle est un exutoire facile, l'insulte non publique est passible d'une contravention de 38 €. Si elle revêt un caractère raciste, sexiste ou homophobe, le montant s’élève à 1 500€ et monte à 3 000 €, en cas de récidive.

Faites la route, pas la guerre

Car oui, la violence - verbale et physique - ne sert à rien. 

Et même si 48 % des Français reconnaissent se sentir mieux après avoir insulté quelqu’un, ils sont 82 % à estimer que ces violences ne permettent pas « de régler les problèmes »(4). Alors quelles solutions ? Si la musique ou la relativisation des situations permettraient de s'en extraire, il n'est pas forcément facile d'éviter l'immédiateté de la tension.

En revanche, la prévention et la sensibilisation seraient d'excellents outils pour faire bouger les lignes.

Chaque année, la Macif s’engage dans ce sens auprès de ses sociétaires. Plus de 800 actions sont ainsi mises en place partout en France : des ateliers pour apprendre à bien remplir un constat amiable, pour réviser son code de la route ou pour sensibiliser les jeunes à la sécurité routière. Auto, moto, vélo, piétons : toujours plus de sécurité pour tous les usagers.

Par ailleurs, la récente campagne Macif “Incivilités au volant” tente d’inverser la tendance et vient sensibiliser les usagers sur l’agressivité au volant. Un dispositif renforcé par la campagne Love Klaxon, déployée dans les rues de Montreuil. Un véhicule qui se déplace en envoyant des messages d’amour aux usagers : quoi de mieux qu’un peu de douceur pour apaiser les conducteurs !

Bon à savoir

86 % des français estiment que la violence verbale est plus répandue ces dernières années.
Ils sont 81 % à penser que cette violence verbale est également plus intense(5).

1. 2. 3. 4. 5.

Les violences verbales dans la société française et sur la route - Étude d’opinion Viavoice pour la Macif et la Fondation Jean-Jaurès - Mai 2024

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