Fondation Macif : une journée avec un lauréat du programme PIN’S

  • Publié le 08/08/2024

Le programme PIN’S aide les porteurs de projets d’innovation sociale, implantés sur un territoire, à construire leur stratégie d’essaimage. Reportage.

Porteurs de projets d'innovation sociale

Il est 9h30 ce jeudi matin de janvier. Dans le hall du siège parisien de la Macif, plusieurs personnes discutent autour d’un café. Invitées à rentrer dans une salle de réunion adjacente, elles s’installent, prêtes à entamer la deuxième journée de leur séminaire. 

Venues de secteurs complètement différents, elles ont un point commun : toutes portent un projet d’innovation sociale et ont rejoint en 2022 la 8e promotion du Programme PIN’S, co-fondé par la Fondation d’entreprise Macif et l’Avise. Jusqu’en juin prochain, elles bénéficieront d’un accompagnement pour élaborer la stratégie d’essaimage de leur projet. “L’objectif est de les aider à “changer d’échelle” en déployant leur projet sur d’autres territoires et ainsi d'étendre son impact positif”, explique Catherine Graton, Chargée du programme PIN’S au sein de la Fondation.

Lil’Ô, un projet à impact social et environnemental

Toutes les initiatives accompagnées par le programme répondent à un besoin social ou environnemental non couvert, à l’image du projet de réhabilitation d’une friche industrielle sur l’Île-Saint-Denis, porté par l’association Halage. “Sur un territoire fortement touché par le chômage et le manque d’espace vert, Lil’Ô propose de réhabiliter la friche grâce au développement d’activités éco-innovantes. Nous avons notamment développé un chantier d’insertion professionnelle autour de la culture responsable de fleurs”, explique Antoine Cantaloup, Chargé du développement du projet.

Dans le cadre du programme PIN’S, il assite, avec tous les autres porteurs de projets accompagnés, à trois séminaires de deux jours sur des thèmes clés de l’essaimage : mesure d’impact, RH/Management, vision et stratégie… A l’ordre du jour ce matin-là : modèle économique. “Nos emplois du temps sont chargés et baliser trois fois deux jours peut être compliqué, mais c’est bien. Sur ces deux jours, on se concentre sur l’essaimage. Nous apprenons plein de choses sur le sujet : quelle stratégie adopter, comment la déployer… On récupère de précieux outils également. Hier par exemple j’ai découvert un outil de management utile pour la gestion de projet”, poursuit le chef de projet.

Esprit de groupe et partage d’expérience

Après une rapide séquence d’introduction, l’animateur propose un travail de groupe en lien avec la future stratégie d’essaimage. 20 minutes passent puis chacun est invité à présenter le résultat de sa réflexion. Les questions et remarques fusent. Toujours bienveillantes. Toujours dans la bonne humeur. 

 C’est un point fort de ces séminaires. Nous avons la tête dans le guidon et n’avons plus le recul nécessaire sur notre projet. Le regard des autres est précieux. Bien que venant de secteurs différents, on rencontre parfois les mêmes problématiques. On peut comparer notre manière de les aborder et de les résoudre”, indique Antoine Cantaloup. Entre deux ateliers, la Fondation organise également la venue d’anciens bénéficiaires du programme, “Alumni PIN’S”, qui partagent leur propre expérience En complément des séminaires, le programme PIN’S propose un suivi individualisé par un membre de l’Avise. “Alexis de l’Avise nous connaît bien aujourd’hui et il nous aide à nous poser les bonnes questions. Ensemble, nous avons établi un diagnostic de notre activité pour comprendre quel modèle économique nous avions mis en place, identifier des leviers d’amélioration et développer des axes de travail 

Précise Antoine Cantaloup

Un programme structurant

A mi-parcours du programme, le premier bilan du chef de projet est positif. “PIN'S est structurant et rassurant. Il nous permet de prendre de la hauteur sur notre projet ce qui est essentiel pour avancer. La logique de promotion favorise par ailleurs les passerelles. Par exemple, nous avons échangé avec l’association Quatorze, également lauréate PIN’S 2022, sur l’éventualité de construire sur la friche, des “tiny house” pour accueillir des personnes réfugiées. Rien n’est fait, loin de là, mais c’est une idée”, raconte Antoine Cantaloup, avant de conclure. Et bien sûr, PIN’S nous donne de précieux outils pour avancer sur une stratégie d’essaimage. Nous nous orientons vers un essaimage de type “transmission” de notre savoir faire”. Pour passer de la théorie à la pratique, il faudra encore patienter, le temps d’affecter les moyens humains et financiers nécessaires. Mais la machine est lancée.

Comme Halage, 58 structures de l’économie sociale et solidaire ont bénéficié de l’accompagnement du programme depuis sa création, en 2014. Partage d’expérience, accompagnement complet et personnalisé, mise à disposition d’outils… Tous ces éléments ont contribué à faire du programme PIN’S, une référence dans l’accompagnement au changement d’échelle. 

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