Bénéficiaire d’une assurance-vie : réinvestir les capitaux, une bonne idée à étudier

Formidable outil d’épargne et de transmission, l’assurance-vie offre au bénéficiaire le choix suivant : obtenir les fonds ou bien les réinvestir, en tout ou partie, sur un contrat d’assurance-vie. Christophe Degrange, conseiller expert sinistres et clauses bénéficiaires, nous explique l’intérêt de réaffecter les capitaux décès et comment procéder au mieux.

Publié le 25 mars 2024

Pourquoi réaffecter les capitaux dans une assurance-vie lorsque l’on est bénéficiaire ?

Réinvestir les fonds est un choix opportun, en particulier si la volonté du bénéficiaire est de transmettre ce patrimoine. En effet, l’épargne déposée sur un contrat d’assurance-vie est hors succession et sa fiscalité en cas de décès est avantageuse car elle offre des abattements fiscaux supplémentaires. En plus de cela, cette réaffectation des capitaux s’accompagne de conditions intéressantes à la Macif, qui peuvent représenter une économie substantielle si les sommes transmises sont importantes !
À noter également qu’en réinvestissant les fonds sur un contrat existant, l’épargnant profite de l’éventuelle ancienneté du contrat dont il est détenteur et de sa fiscalité avantageuse en cas de retrait (abattement annuel de 4 600 €, ou de 9 200 € pour les couples mariés ou pacsés soumis à une imposition commune).
Enfin, en versant sur un contrat, le bénéficiaire pérennise ce projet d’épargne et perpétue la confiance que le défunt nous a accordée, tout en gardant la disponibilité de son capital.

Est-il préférable de réinvestir ces fonds sur un contrat existant ou sur un nouveau contrat ?

Si le bénéficiaire - peu importe son âge - a souscrit son contrat avant le 20/11/1991, la réaffectation sur ce contrat est à privilégier, car il bénéficie d’une fiscalité très avantageuse, avec une exonération d’impôt à hauteur de 152 500 €.
Si le bénéficiaire a plus de 70 ans et qu’il a l’intention de retirer son épargne dans les années à venir, il a alors intérêt à réinvestir le capital décès sur un nouveau contrat, préservant ainsi la fiscalité de son contrat déjà ouvert.
Réaffecter sur un nouveau contrat offre également de nouvelles perspectives d’investissement : si l’objectif du bénéficiaire est de dynamiser son épargne, un nouveau contrat multisupport est la solution idéale. Par une diversification avisée, il se donne la possibilité d’un rendement plus important sur le long terme. Il peut également réaffecter une partie des sommes sur un contrat existant et investir l’autre partie sur un nouveau contrat. Si son contrat existant est monosupport, cela constitue un excellent moyen de découvrir l’investissement multisupport et son potentiel de rentabilité, en contrepartie d’une certaine prise de risque, tout en conservant la sécurité de son ancien contrat.

Et si le bénéficiaire ne possède pas de contrat d’assurance-vie ?

Eh bien, c’est l’occasion rêvée pour souscrire cette solution d’épargne particulièrement adaptée pour préparer l’avenir et financer ses projets ! Le versement à l’ouverture sera issu du capital décès perçu, et nous accordons alors un soin tout particulier à accompagner le bénéficiaire dans l’ouverture de ce contrat, à plus forte raison s’il n’est pas familier de l’assurance-vie. En plus de l’appuyer dans la rédaction de sa propre clause bénéficiaire, nous mettons en œuvre notre devoir de conseil en échangeant sur son objectif d’épargne. Si, par exemple, il a un projet immobilier à concrétiser d’ici un an ou deux, nous l’encourageons à placer les fonds sur un support en euros, afin de sécuriser ce capital dont il va avoir bientôt besoin.
Si, à l’inverse, son horizon de placement est plus lointain, nous lui expliquons comment profiter de l’opportunité d’un rendement potentiellement plus important grâce aux unités de compte, en contrepartie du risque associé.
Dans cette épreuve de la vie, nous avons à cœur de l’orienter au mieux dans l’utilisation des capitaux qu’il va percevoir. Il est vraiment important de lui expliquer les possibilités qui s’offrent à lui et de le guider en étant à l’écoute de ses besoins, de ses objectifs… Cet accompagnement constitue aussi un moyen de l’aider à traverser ce moment de deuil.