Questions pratiques
Mon enfant vient d’être majeur : qu’est-ce que ça change pour son assurance-vie ?
Ouvrir un contrat d’assurance-vie à son enfant est une excellente idée. Le placement préféré des Français répond en effet aux besoins d’épargne du futur jeune adulte sur le moyen et long terme. Mais quand arrive l’âge de la majorité, c’est désormais à lui de gérer son contrat ! Il faut alors avoir en tête certaines choses, factuelles et pratiques. C’est aussi pour lui l’occasion idéale de s’approprier son épargne et de l’optimiser.
Publié le 20 novembre 2023
Votre fille ou votre fils vient d’avoir 18 ans, c’est un grand moment ! Que votre jeune majeur ait soif d’indépendance ou qu’il la joue à la Tanguy, beaucoup de choses vont changer. La majorité civile signifie obtenir des droits mais aussi avoir des devoirs : votre enfant est désormais responsable de ses actes, et devient à même de vendre ou d’acheter un logement, de se marier, de voter… et de gérer son argent !
Vous avez eu quelques années plus tôt la bonne idée d’ouvrir une assurance-vie à son nom [voir encadré], et avez depuis géré son contrat à sa place. C’est désormais à son tour de jouer ! Se pose alors la question : concrètement, qu’est-ce qui change, et que doit-il faire ?
À priori, la réponse est simple : toutes les opérations que vous réalisiez auparavant, c’est maintenant à lui de les faire. Versements libres, versements programmés, avances, rachats partiels, arbitrages, etc. sont désormais ses prérogatives. Une petite nuance concernant la clause bénéficiaire : s’il est désormais libre de la modifier, vous ne pouviez le faire lorsqu’il était encore mineur, celle-ci ne pouvant auparavant que désigner “ses héritiers”*.
* Sauf situations et cas particuliers
Prendre la main sur son épargne
La toute première chose à réaliser paraît évidente mais elle n’en est pas moins importante : il faut qu’il modifie et mette à jour les codes d’accès à l’espace personnel permettant de gérer son contrat, ainsi que les données personnelles, qui sont restés ceux des parents. Une fois mot de passe, adresse mail (et postale si l’enfant a quitté le nid), numéro de téléphone etc. modifiés, les choses sérieuses peuvent commencer ! Lorsque vous avez ouvert ce contrat, votre horizon de placement pouvait correspondre à la majorité de votre enfant, et s’inscrivait alors idéalement sur le moyen-long terme. Vous avez alors peut-être, si vous n’étiez pas rétif à une certaine prise de risque, fait le choix avisé de diversifier en investissant dans les unités de compte, afin d’accroître les chances d’obtenir un meilleur rendement. Ce choix et cette sensibilité, votre enfant ne les partage peut-être pas, et a éventuellement une petite idée des projets qu’il souhaite financer. S’ils sont de court terme (acheter une voiture ou un logement d’ici 1 ou 2 ans par exemple), une répartition plus prudente entre support en euros et supports en unités de compte s’impose. À l’inverse, il est possible que vous ayez fait un choix d’allocation prudent en ouvrant ce contrat et que votre enfant privilégie une attitude potentiellement plus rémunératrice, notamment car il n’a pas forcément besoin de cet argent pour le moment.
Faire le point avec son conseiller pour prendre les bonnes décisions
Quoiqu’il en soit, s’il n’y avait qu’un seul conseil à donner, ce serait que votre jeune majeur fasse le point avec un conseiller. Afin, comme nous l’avons vu, d’adapter la répartition de son épargne entre support euros et supports en unités de compte conformément à ses projets et à leur temporalité. Mais aussi pour se faire expliquer le fonctionnement de l’assurance-vie, les détails de son contrat ainsi que les délais de traitement inhérents à certaines opérations et surtout, éviter de prendre de mauvaises décisions, comme celle de le clôturer pour en ouvrir un autre par exemple. En effet, votre enfant peut réaliser les modifications qu’il souhaite avec son contrat actuel, tout en conservant la fiscalité avantageuse en cas de retrait [voir encadré]. Ce point avec son conseiller est aussi l’occasion de réaliser qu’il peut être acteur de ses investissements avec son assurance-vie et mettre en œuvre de bonnes pratiques, comme les versements réguliers. Cette régularité lui permet de lisser son effort d’épargne dans le temps : verser 50 euros par mois sur son contrat est à la fois plus indolore et plus efficace que de verser 600 euros une fois par an. Il est ainsi assuré d’épargner régulièrement et sans vraiment s’en rendre compte.
En bref, pourquoi et comment ouvrir un contrat d’assurance-vie à votre enfant !
Grâce à cette démarche qui a tout intérêt à être initiée le plus tôt possible, vous permettez à votre enfant d'accroître régulièrement le capital de son contrat, sans même qu’il en ait conscience. En lui mettant ainsi un pied à l’étrier de sa vie d’épargnant, vous lui donnez toutes ses chances pour sa vie d’adulte.
Ce contrat peut être alimenté au rythme que vous souhaitez, tout en souplesse, et sans plafond. Avec les intérêts délivrés chaque année par le fonds euros, qui génèrent eux-mêmes des intérêts, et la possibilité - en contrepartie d’une certaine prise de risque - d’un rendement encore supérieur grâce aux unités de compte, il est idéal pour faire fructifier les économies de votre descendant. Dernier atout, votre enfant pourra bénéficier sans attendre de l’abattement fiscal de 4 600 euros, valable dès 8 ans après la souscription.
Il n’y a donc plus qu’à ouvrir ce contrat, et c’est très simple : il suffit de l’accord et de la signature des deux parents. En cas d’autorité parentale exercée par un seul parent ou un tuteur, l’accord du juge des tutelles pourra être demandé.
Sur les supports en unités de compte, il existe un risque de perte en capital supporté par l’épargnant. La valeur des unités de compte n’est pas garantie. Elle est sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse dépendant en particulier de l’évolution des marchés financiers. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.