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Finance durable

Lionel Heurtin

Quand finance et entreprises dialoguent pour préserver l’environnement

 

Publié le 11 juillet 2022

 

“Ce qui se passe est effroyable, il faut changer les choses et c’est urgent ! Savez-vous que d’ici 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans, d’après la Fondation Ellen MacArthur ?!” Lionel Heurtin, analyste ISR (Investissement socialement responsable) chez OFI AM, société de gestion de la Macif et de Mutavie, s’investit avec passion dans sa mission. Une mission bien particulière sur laquelle nous avons choisi de faire la lumière, car elle est fondamentale : en instaurant une démarche de dialogue - sur la pollution plastique entre autres - avec certaines entreprises, les sociétés de gestion comme OFI AM accélèrent la prise de conscience. Elles permettent ainsi la co-construction d’un impact positif, rendu possible grâce à votre épargne ! Cette démarche est complémentaire au système d’inclusion et d’exclusion liée aux critères ESG (environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance), base de l’ISR, et va même au-delà. Prenons l’exemple du dialogue sur la pollution plastique, mis en œuvre par Lionel Heurtin pour OFI AM afin d’éclairer cette approche.

 

Plastique et microplastique, loin d’être fantastiques

“L’engagement sur le plastique est venu de la Macif et de Mutavie qui, suite à un vrai questionnement de leur part sur la pollution des océans, travaillaient déjà main dans la main avec l’ONG Surfrider Foundation Europe explique l’analyste ISR.
Les menaces pesant sur la biodiversité océanique sont multiples : surpêche, transports et infrastructures maritimes, exploitations en eaux profondes… Le choix a été fait de s’intéresser à la pollution tellurique, c’est-à-dire la pollution d’origine terrestre provenant des écoulements des fleuves, qui constitue 80 % de la pollution marine à l’échelle mondiale. 80 % de cette pollution provient du plastique : ainsi, entre 8 et 16 millions de tonnes de plastique sont déversés tous les ans dans les océans. “Nous avons alors déterminé la provenance de ce plastique, à savoir en grande majorité les emballages. Nos recherches nous ont aussi montré que 15 à 30 % de cette pollution plastique est constituée de microplastique, dont les 2/3 proviennent des textiles synthétiques (via la dégradation des fibres lors du lavage) et de l’abrasion des pneus.”

Avec l’aide de Surfrider, Lionel Heurtin identifie une vingtaine de sociétés exposées, issues des secteurs agro-alimentaires et des boissons, de la distribution, des produits d’hygiène et d’entretien, de la restauration, du secteur textile ainsi que des pneumatiques. L’étape suivante consiste en la conception d’un questionnaire qui sert de guide d’entretien lorsque l’analyste ISR rencontre ces entreprises.

 

plastiques dans les oceans

 

Faire bouger les lignes

Les niveaux de prise de conscience sont hétérogènes selon les sociétés, mais quelle que soit leur maturité vis-à-vis de ce phénomène, le dialogue permet de faire bouger les lignes. Lionel Heurtin évoque l’exemple “d’une chaîne de grande distribution qui ne connaissait pas très bien le phénomène microplastique. Elle nous a donc demandé, lors de ce moment d’échange, un travail d’analyse ainsi que des références leur permettant de creuser ce sujet sur lequel elle n’était pas bien informée.”

Autre exemple, celui d’un grand industriel pneumaticien : “Dans leur documentation, le microplastique était évoqué, et j’ai obtenu un retour très important de leur part : c’est la seule société ayant entièrement complété le questionnaire. Elle a également mobilisé un panel d’experts pour l’entretien. Au final, ce fut un très bel échange. Et d’autant plus important qu’il faut savoir que dans un pneu la moitié environ est composée de plastique (caoutchouc synthétique et caoutchouc naturel), et suite à l’abrasion de ces pneus, c’est jusqu’à 25 % de leur poids qui se retrouve sous la forme de microplastiques sur le bord des routes puis dans les sols, et éventuellement dans les cours d’eau puis les océans !”

Concrètement, un certain nombre d’indicateurs sont étudiés au cours de ces échanges : La pollution plastique est-elle identifiée comme une priorité ? L’entreprise est-elle active au sein d’associations ou d’ONG engagées sur le problème ? Est-ce qu’elle déploie une action vers ses fournisseurs ? vers ses clients ? À-t-elle mis en place des objectifs (réduction des volumes de production, recyclabilité….) ?

 

Enclencher le processus

“Dans ce dialogue avec elles, complète Lionel Heurtin, nous sommes avant tout dans l’échange : on fait tout pour les pousser à travailler davantage sur le sujet et à faire preuve de plus de transparence, en intégrant ces informations dans leurs publications et rapports, par exemple. L’idée est de les accompagner pour les engager à s’améliorer en les mettant face à une réalité dont ils n’ont parfois pas une vision complète ou exacte. Il s’agit d’une action décisive, d’un premier pas pour enclencher le processus.”
Ce dialogue sur le plastique s’est achevé en mai 2022, après avoir été initié en mars 2020.

De manière très concrète, des pistes en lien avec l’évolution des modes de consommation sont d’ores et déjà mises en place par quelques acteurs avec lesquels des échanges ont eu lieu, comme privilégier de plus gros contenants pour les emballages de boisson… Car tout le monde, dans son quotidien, a son rôle à jouer pour participer à la préservation des océans et de l’environnement, et pas seulement grâce à son épargne !