Questions pratiques
Soyons clairs sur les frais !
Les frais en assurance-vie participent à la performance réelle du contrat et impactent la rémunération finale. Diversement facturés selon les acteurs du marché, ils correspondent la plupart du temps à un service. Florian Martineau, chef de produit assurance-vie, répond à nos questions et donne les clés pour s’y retrouver.
Publié le 04 avril 2022
Quels sont les principaux frais en assurance-vie ?
Frais sur versement, d’arbitrage, de rachat, frais sur encours…, parmi les nombreux frais en assurance-vie, il faut surtout distinguer deux grandes catégories.
Il y a d’abord les frais sur versements, pour lesquels les pratiques du marché sont très diverses, avec certains contrats affichant jusqu’à 4 à 5 %. Prélevés sur chaque versement effectué par l’adhérent, ils sont souvent utilisés pour rémunérer un réseau d’intermédiaires réalisant la vente du contrat. Les assureurs mutualistes ont des frais sur versements beaucoup plus bas voire inexistants car ils disposent de leur propre réseau de distribution salarié. Il est important d’être vigilant sur ces frais car ils grèvent directement la valeur de l’épargne investie.
Viennent ensuite les frais sur encours, qui sont récurrents et prélevés annuellement. De manière générale, ces frais peuvent aller de 0,5 % à plus de 1 % par an.
Pour les unités de compte, des frais spécifiques sont prélevés par les sociétés de gestion. Ils dépendent des supports gérés et de la complexité des stratégies de gestion, et sont prélevés directement sur la performance de l’unité de compte.
Enfin, un dernier type de frais est associé aux éventuelles options de gestion du contrat. Selon les acteurs du marché, ils peuvent s’avérer significatifs, il convient donc d’y être attentif !
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Comment faire pour les comparer ?
Le principal outil permettant de comparer les frais, ce sont les documents remis au moment de l’adhésion (note d'information, etc). Les principaux frais sont également indiqués sur le relevé annuel de l’adhérent. Concernant les frais liés aux UC, on peut les retrouver dans un document spécifique : le DICI (Document d’information clé pour l’investisseur).
Comparer le montant des frais ne suffit pas : derrière chaque type de frais, il y a une raison, un service qu’il est important d’analyser… En confiant le soin du choix de ses investissements, l’adhérent bénéficie d’un service qui le décharge de la préoccupation quotidienne de gérer son épargne, et il bénéficie pour cela d’une vraie expertise. Il s’agit pour l’épargnant de trouver le meilleur rapport qualité/prix, c’est-à-dire le meilleur rapport service/frais. L’idée est de comparer ce qui est comparable !
En quoi la possibilité d’obtenir un meilleur rendement est-elle liée à la question des frais ?
Souvent, l’épargnant a l’œil rivé sur le taux de rendement de l’année précédente, qui signifie pour lui la performance du contrat, mais il regarde rarement la tarification. Or, on sait qu’un taux passé ne présage pas des performances futures. En outre, dans ce contexte de taux bas, une grande partie de la performance du contrat peut partir en frais. Les frais sur versements impactent directement le rendement de l’épargne et interviennent sur le capital dès le début, avant même qu’il n’ait produit des intérêts. Par exemple, sur un contrat offrant 2 % d’intérêts annuels mais avec 4 ou 5 % de frais de versement, un épargnant devra attendre 3 ans avant de retrouver sa mise. Et il faudrait attendre 5 ans pour retrouver une performance similaire à un contrat présentant une rémunération nette de 1 % par an, mais sans frais sur versements.
Une des premières choses à faire pour estimer la performance d’un contrat, c’est donc de se pencher sur les frais ! La prochaine réglementation qui sera mise en place en juin 2022 devrait faciliter la comparaison des frais entre les contrats d’assurance-vie en imposant aux distributeurs l’affichage sur leur site internet d’un tableau standard des frais appliqués.