L’utilisation du crowdfunding : qui finance votre projet ?

  • Publié le 19/06/2023
  • Mis à jour il y a 1 an
  • Temps de lecture 5 min

Si vous souhaitez utiliser le financement participatif, l’idéal reste de savoir quels seront les investisseurs intéressés sur la plateforme.

Des profils-type de financeurs

Des études ont été réalisées afin d’établir un profil-type d’investisseurs tant sur les plateformes de crowdfunding (outil de financement alternatif qui fait appel à des ressources financières auprès des internautes afin de financer un projet) que sur des Business Angels (investisseurs privés traditionnels, ndlr).

Elles nous permettent de cerner la typologie des investisseurs, leurs attentes et aussi leurs motivations. Alors si vous souhaitez obtenir des financements par ce biais, voici le profil des investisseurs que vous allez rencontrer.

Portrait des investisseurs aujourd’hui

Une plus grande diversité d’âges

Si la plupart des Business Angels, qui passent par des réseaux plus traditionnels pour investir, sont plutôt d’anciens cadres et dépassent la quarantaine, la moitié des internautes qui investissent dans un projet via les plateformes de financement participatif ont moins de 30 ans.

Certaines études notamment celle d’Alsace Business Angels révèle au contraire que 68% des investisseurs auraient entre 41 et 59 ans (2) et dans l’étude des réseaux de Business Angels rhônalpins, l’âge moyen est 55 ans (3).

La jeunesse des investisseurs sur les plateformes de financement participatif est liée au fait que ces investisseurs ont une grande accointance avec les nouvelles technologies de l’information et qu’ils utilisent Internet depuis leur adolescence et en sont donc familiers. Internet est pour eux un allié et ne suscite pas d’appréhension de leur part.

Une plus grande diversité socioprofessionnelle

Les catégories socioprofessionnelles des financeurs du crowdfunding sont les étudiants, les métiers de la communication et du design, les professions libérales et cadres.

A contrario, le Business Angel est principalement issu d’une grande école de commerce. Il est cadre supérieur avec un certain patrimoine, ancien chef d’entreprise (3) ou entrepreneurs. Ces derniers représentent 52% d’entre eux avec dans le trio de tête de grands noms tels que Jacques Antoine Granjon (ventes privées), Xavier Niel (Free), et Marc Simoncini (Meetic).

Quelles sont leurs motivations ?

Les motivations pour le projet

L’intérêt du projet est primordial mais aussi le fait de pouvoir être solidaires de projets qui rencontrent des difficultés à être financés. La jeune start-up recueille 56% des intentions d’investissements dans le domaine de la technologie et de l’innovation.

Le « green business » et les énergies nouvelles sont aussi très présents : ils représentent à eux seuls plus de 25% des envies de financement. Le crowdfunder investit pour un projet entrepreneurial, mais aussi sur une approche éco-responsable.

Les projets manquant d’immédiateté, ayant une composante R&D dominante par exemple, ou encore les projets « Grande consommation » sont évités (moins de 5% des suffrages).

Bon à savoir

A noter que les financeurs pourront vous servir de relais puisqu’il sont 74% à se déclarer prêts à participer et à en faire une promotion via leurs réseaux.

Les motivations financières

Le retour sur investissement et la défiscalisation font partie intégrante de leurs conceptions.

Environ 25% des personnes ont soutenu à plusieurs reprises des projets sur ces plateformes et leur proportion ne fera qu’augmenter avec l’essor que connaît le crowdfunding. La majorité des sondés s’est déclarée prête à renouveler l’expérience.

Les risques et freins perçus par les investisseurs

Quatre freins ont été identifiés avec des natures diverses :

  • Flou juridique, dû à un manque d’information sur les mécanismes d’investissement,
  • Manque de qualité des dossiers,
  • Montants demandés trop élevés,
  • Difficulté à choisir la plateforme de financement participatif car elles sont devenues pléthores.

Bon à savoir

Les plateformes de récompenses fonctionnent le mieux (Ulule, Kickstarter). Si les plateformes d’equity sont préférées par les interrogés, elles ne sont pourtant pas les plus utilisées.

La qualité du projet, un incontournable

Le crowdfunder est pragmatique et prêt à financer une perspective d’avenir meilleur. Les Business Angels aiment quant à eux investir dans des secteurs de l’économie numérique, allant du e-commerce aux logiciels, la cleantech, la biotechnologie et plus généralement la High-tech.

Le point commun au Business Angel et crowdfunder est une recherche de qualité du projet et de l’équipe qui est l’élément décisif pour investir.

Le ticket d’entrée

Les internautes entrent dans le capital des entreprises avec un ticket d’entrée inférieur à 500 euros : c’est le maximum que souhaitent placer 78% des investisseurs.

Pour les plateformes de récompenses, le ticket moyen est bien plus faible, 45 euros. 68% des investisseurs ont des mises inférieures à 250 euros sur ces plateformes.

Côté Business Angels, le ticket moyen est bien plus important. Selon Fundme, les Business Angels inscrits sur cette plateforme ont un ticket moyen de 39 000 euros contre 16 000 euros pour les membres d’associations de Business Angels (2).

Des valeurs véhiculées par la Finance Participative

Les plateformes de financement communautaire font appel à la participation individuelle, et comme dans tous projets similaires, certaines valeurs doivent transparaître non seulement à l’investisseur mais aussi aux créateurs de projet.

Nous avons identifié quelques valeurs clés du financement participatif (1). S’il fallait retenir quatre valeurs perçues comme fondamentales, ce serait :

  • la participation (pour près de 60% des sondés),
  • la confiance (47%),
  • la transparence (46%)
  • et le partage (43%).

Il est utile de souligner que plusieurs répondants ont ajouté l’innovation et l’indépendance comme valeurs du crowdfunding.

Les créateurs et les investisseurs partagent une vision sur projet qui doit être porteur de valeurs et de sens. Or, si la création de valeur réside souvent dans l’objectif purement financier pour des actionnaires classiques, elle a un autre sens suivant les différentes parties prenantes impliquées dans votre opération de crowdfunding.

Vos communications peuvent s’adresser à un public large qui peut être aussi bien des salariés, des clients, des fournisseurs, alors autant donner un sens bien plus profond et qui va au-delà des simples gains financiers futurs de l’entreprise. 

1.

MIPISE en partenariat avec la JUNIOR ENTREPRISE HEC, et Adocta (organisme d’études marketing) ont chacun de leur côté mené des études sur la Finance Participative – ou crowdfunding – en France - en centrant leur enquête sur les principales valeurs véhiculées par la Finance Participative ainsi que sur la nature et les montants sur lesquels les internautes sont prêts à investir. http://www.mipise.com/fr/blogs L’étude de AdoctA avait pour objet d’analyser les réactions des individus vis-à-vis du crowdfunding d’entreprises.

2.

L’étude réalisée par Fundme porte sur les 407 investisseurs « business Angel » inscrits sur le site Fundme.fr.

3.

L’étude a été menée par Christophe Bonnet et Peter Wirtz, enseignants-chercheurs, sur Internet. Les 124 répondants sont membres de 7 réseaux de business Angels rhônalpins affiliés à France Angels.

Note :

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